Mini-interviews n° 6

 

Mini-Interview n° 6 – Mai 2022

Interview d’Arnaud JUDIC

Depuis plus de 20 ans, Arnaud JUDIC œuvre pour le hockey sur gazon en Loire-Atlantique. Passionné par ce sport, il a connu tous les rôles au sein du Hockey Club de Nantes et du Comité Départemental 44. Devenu un couteau suisse au fil des années, il souhaite continuer à développer le hockey sur le territoire et préserver les valeurs humaines dans le sport qu’il priorise par-dessus-tout.

Peux-tu te présenter rapidement ainsi que ton lien avec le hockey sur gazon ?

Je m’appelle Arnaud JUDIC, j’ai 45 ans et j’ai vécu toute ma vie avec le hockey sur gazon. J’ai commencé à jouer à l’âge de 6 ans et jusqu’à mes 30 ans. Je suis arrivé à Nantes en 1999 pour jouer au HCN. Dès 2000, j’ai été embauché par Jacques DAVID au Comité de Loire-Atlantique en tant qu’éducateur sportif. Je travaille donc au développement du hockey avec Sullivan LEFEUVRE depuis un bon moment.

En 2006, je me suis donc tourné vers le poste d’entraîneur. J’ai fait toutes les catégories d’âges à Nantes, de U12 à seniors, des filles comme des garçons. Je pense avoir réussi à remporter au moins un titre dans chaque catégorie à peu près. Des titres de champion de France avec Nantes, comme de champion de France avec le département par exemple. L’une de mes plus belles fiertés est la montée en Elite Dames en 2010 avec les seniors filles de Nantes.

J’ai également entraîné les U18 filles de l’Equipe de France plusieurs années. Ce fût l’occasion de disputer 6 Coupes d’Europe, ce qui constitue des expériences sportives et humaines incroyables.

Aujourd’hui je suis davantage dans le développement du hockey en amont, auprès des écoles et dans la structuration du Comité.

 

Quel bilan dresses-tu de ces dernières années pour le hockey ?

Je retiens que nous avons obtenu plusieurs titres de champion de France, ce qui est l’objectif sportif majeur. Mais je retiens surtout l’évolution du hockey chez nous, avec la création de plusieurs clubs. Aujourd’hui nous en comptons 7, dont la structure semble pérenne, c’est ça le plus important.

Le hockey s’est étendu sur tout le département mais cela doit continuer, il nous reste encore une marge énorme pour s’installer durablement. Cela prendra du temps mais nous sommes sur la bonne voie. Par-dessus tout, je pense que nous devons continuer à construire des projets humains, en terme de ressources. C’est en professionnalisant le Comité et son encadrement que nous pourrons développer efficacement notre sport.

 

Qu’est-ce qui te plaît le plus parmi toutes tes expériences ?

Sans aucun doute, le facteur humain, les relations humaines. Elles sont variées selon les différents rôles que j’ai eus, mais cela reste pour moi la priorité quotidienne. Je fais toujours de nouvelles rencontres enrichissantes et dans ce genre de métier nous sommes constamment en interaction, en échange avec les autres et j’aime cela.

Bien entendu, je suis un compétiteur et j’accorde une place importante à la compétition et la performance dans le sport. Mais aujourd’hui, quand je me rends compte que je garde encore des liens avec des joueuses et des joueurs que j’ai entraînés il y a plus de 10, cela conforte mon opinion. La compétition forge un groupe et une équipe certes, mais les liens humains et amicaux sont plus solides et durables, et c’est ça que je retiens le plus après toutes ces années.

 

Pourquoi faut-il choisir le hockey sur gazon comme activité sportive ?

C’est un sport très particulier sur un point :  on l’adopte dès qu’on l’essaie. Nous avons très régulièrement, de la part des jeunes mais aussi des parents ou de nos partenaires, ce retour sur le hockey. C’est un sport que l’on ne connaît pas à première vue, mais quand on s’y familiarise, on adore tout de suite.

L’aspect physique est moins déterminant que dans d’autres sports donc les filles comme les garçons y trouvent leur compte, et plus généralement, tout le monde peut y trouver son compte.

           

Que peut-on te souhaiter pour l’année prochaine ?

J’espère tout simplement que la Loire-Atlantique comptera plus de licenciés l’année prochaine. Cela signifiera que nous continuons notre marche en avant. Puis l’étape suivante et créer encore de nouveaux clubs, même si cela ne sera peut-être pas dès la rentrée prochaine. Cette multiplication de structures autonomes et pérennes est le socle nécessaire au développement du hockey et je suis impatient de voir nos avancées futures.

 

Interview Frank Nativelle – AMP de l’IEM

Est-ce que vous pouvez vous présenter ainsi que votre structure ?

Je m’appelle Frank Nativelle et je suis AMP (Aide Médico-Psychologique) à l’IEM de la Marrière, situé au rond-point de Paris. Cet Institut d’Education Motrice accueillent des enfants et des jeunes avec des handicaps moteurs et des troubles associés. Plus particulièrement, nous sommes le groupe multisports du mercredi matin. Notre objectif est de faire découvrir le plus de sports possibles à ces jeunes afin qu’ils puissent ensuite les pratiquer en handisport, dans leur vie personnelle. Ils ont entre 10 ans à 16 ans cette année et regroupent donc différentes formes de handicaps. Pour l’encadrement, je suis accompagné de Nathalie, autre AMP de l’IEM, d’Isabelle, une kinésithérapeute et Adèle, une éducatrice sportive adaptée mise à disposition par le comité départemental handisport.

 

Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement de votre IEM ?

Ils ont des cours et d’autres activités comme dans les autres écoles. Cependant, c’est un institut avec une équipe pluridisciplinaire adaptée aux différents besoins des élèves ; on retrouve des éducateurs, des AMP, des kinésithérapeutes, des orthophonistes, des psychologues … Leur emploi du temps comprend des rendez-vous avec ce genre de spécialiste, ce qui leur permet d’avoir du temps libre en dehors de leur semaine à l’IEM. Chacun a donc un emploi du temps personnalisé selon ses besoins et ses capacités.

 

Comment avez-vous découvert la pratique du hockey sur gazon ?

Paul (Le Bescond) nous a contacté il y a 2 ans maintenant pour nous proposer une initiation au hockey. Nous sommes toujours partants pour découvrir et faire découvrir à nos jeunes surtout, un nouveau sport dès que possible. Cela s’est très bien passé avec Paul, il a tout fait pour adapter au mieux nos jeunes, c’était vraiment parfait. L’élan a été freiné l’année dernière à cause du COVID, mais nous avons souhaité recommencer dès que possible puisque cela se passe toujours très bien et que les enfants sont heureux. Nous sommes donc à 5 ou 6 séances d’effectuées avec Paul pour le moment.

 

Le hockey présente-t-il un attrait supplémentaire par rapport à d’autres sports ?

Avec les handicaps présents, il y a un intérêt particulier pour l’aspect de la motricité qu’Isabelle notre kiné travaille avec les jeunes. Ils travaillent le mouvement des bras et même tout le haut du corps ; ils doivent aussi gérer la crosse et se déplacer avec. Pour nous c’était vraiment l’occasion de découvrir un sport atypique. Surtout que nous n’aurions jamais cru pouvoir faire ça en handisport à l’époque. On a fait découvrir cette pratique au Comité de Handisport qui ne connaissait pas et maintenant ils commencent à interagir avec Paul pour mener des projets futurs.

 

Est-ce que d’autres projets sont en préparation avec le hockey ?

Nos jeunes sont majoritairement porteurs de handicap de moins en moins autonomes. Mais enclencher ces initiations leur a permis de découvrir un sport, mais aussi à Paul de s’ouvrir de nouvelles portes pour développer l’handisport, notamment avec l’IEM de la Grillonnais, qui est l’établissement suivant dans le parcours scolaire de nos jeunes. C’est comme un centre de formation professionnelle qui permet à des jeunes performants en handisport de développer leurs capacités. Les jeunes qui y sont formés présentent donc des handicaps plus légers en règle générale et sont davantage autonomes au niveau physique et psychique. Ils seront plus aptes à jouer durablement au hockey potentiellement. L’ambition finale serait de monter une équipe handisport de hockey sur gazon avec l’IEM de la Grillonais et je pense que cela est possible avec le potentiel présent chez nos jeunes.

 

Par rapport à Paris 2024, quels sont les ambitions de l’IEM et de l’handisport ?

On voit bien qu’il y a des jeunes avec du potentiel. Je pense que 2024 sera un peu court en termes de temps, pour eux et pour le développement d’un sport nouveau dans ce domaine. Nous tâchons de former nos jeunes en vue de ces échéances inédites. Certains de nos jeunes présents aujourd’hui ont été repérés par les responsables des équipes handisport, notamment en natation, athlétisme, football et ping-pong. Cela leur permet de suivre des stages adaptés et intensifs ensuite, c’est une belle expérience pour eux. L’idée est de les rendre plus performants dans leur sport de prédilection, mais également de leur permettre de s’épanouir à travers leur pratique sportive.